Libre échange
Intervenants: Nicolas Bancel, Catherine Coquery-Vidrovitch, Adame Ba Konaré, Sandrine Lemaire et Dominique Wolton. DW: Le rôle de l'Afrique dans la mondialisation repose sur trois enjeux: maintenir les traditions, s'adapter à la modernité et maintenir les identités. Il faut donc qu’elle garde une position offensive pour préserver son terreau culturel : ce qui est possible car ce sont 4 pays producteurs de coton qui sont responsables de l'échec de Cancun. Pour résister à la mondialisation, il faut que l'Afrique conserve ses deux aires linguistiques (française et anglaise) et développe ses industries culturelles, « marchandises » aux yeux des américains, « valeurs » aux yeux des français. ABK: La mondialisation est un terme galvaudé en Afrique. Pour les Africains, il existe des « mondialisateurs » et des « mondialisés » ; ce qui prédomine est la peur de la perte des identités culturelles et l'absence de temps pour dresser des défenses. Pour les enfants africains, la mondialisation, à l'image américaine, est la facilité ; elle joue sur l’éducation à l'africaine, avec ses spécificités, généralement confiée aux femmes. La tyrannie de la consommation génère une perte des repères du passé. La stratégie de communication à adopter par l'Afrique pour se valoriser, passe par la défense du respect des aînés, du voisin et de l'hospitalité qui sont des valeurs délaissées dans les sociétés motrices de la mondialisation. CCV: La mondialisation dans l'Histoire : la mondialisation n'est pas un processus récent mais ce qui est nouveau c'est l'ampleur du phénomène. Le commerce de l'or, les traites négrières ont fait de l'Afrique un pôle émetteur de flux vers l'Ouest mais aussi, ce qui est souvent omis, vers l'Est. C'est la période de la colonisation jusqu’à la Seconde Guerre mondiale qui marque pour l'Afrique une période de rétractation sur son continent. Elle devient la périphérie privilégiée de l' Europe. Les indépendances, la mise en place d'un