Libre et de bonne moeurs
A la lecture de ces quelques mots, lus dans le rituel d’initiation à la page 15, ma première réaction fut un sentiment de très grande solitude…
Suis-je réellement un homme libre et de bonnes mœurs ?
Déjà, sur un plan purement maçonnique, il y a deux interprétations possibles :
-celle d’aujourd’hui, au 20- 21ème Siècle, et celle du 17ème.
Au 17ème, il s’agissait surtout de savoir si l’on était un homme libre au sens du servage, à savoir indépendant moralement et financièrement et si cette liberté ne c’était pas obtenu au prix de quelques forfaiteries comme celle d’occire son prochain ou d’amputer de quelques membres le premier quidam venu dans le but de son élévation personnelle.
Il semblerait qu’aujourd’hui, ces notions de liberté et de bonnes mœurs aient quelques peu évolué.
Toujours selon le rituel, un homme libre est : « celui qui, après être mort aux préjugés du vulgaire, s’est vu renaître à la vie nouvelle que confère l’initiation ».
Mort aux préjugés du vulgaire ! Est-il possible de dire qu’un homme libre, est aujourd’hui, un homme libéré des illusions du monde qui sont essentiellement les illusions liées aux contingences extérieures, aux marques, à la représentation, en un mot, à la consommation et de tout ce qu’elle implique de rêves et de fausses promesses ?
Par ailleurs, en ce qui concerne cette notion de bonnes mœurs, il est dit ensuite, toujours dans le rituel, « également ami du riche et du pauvre, s’ils sont vertueux ». Là encore, on s’attache seulement aux qualités morales des individus et non à leurs apparences matérielles
Or aujourd’hui, il ne s’agit plus là de savoir si l’on a occis quelqu'un ou pas, mais plutôt de savoir si la valeur individuelle doit s’apprécier ou non, en raison des qualités morales.
Les qualités morales, dont la racine étymologique du mot, en latin vient de « Mores » qui, lui-même, vient du grec « Ethos » qui veut dire « la place personnelle » ou bien «