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624 mots 3 pages
Le destin d’Emilie

Blottie bien au chaud devant la cheminée, je relève la tête de mon roman, je laisse Olivia mon idole avec Eve. Je connais la fin, il ne lui arrivera rien. Rassurée je regarde autour de moi. Un peu plus loin, ma mère est en train de servir le thé à Madame Gisèle Delacour et à Madame Betty Laroy.
Notre père mort pendant la guerre était le Baron Joseph Mattew. Ma mère aime nous rappeler que nous sommes « des princesses » à Katrina ma grande sœur et à moi Emilie Mattew.
Pour ma part, je veux être libre et ne pas être obligée de porter des « robes du dimanche »tous les jours, jouer avec les « enfants des rues » comme les appelle ma mère. Et plein d’autres choses.
Je soupire.
Je détourne les yeux et je regarde ma sœur Katrina, elle est belle, elle a les cheveux blonds de maman, des yeux bleus et un sourire éclatant. Moi, j’ai les cheveux bruns et courts, les yeux presque noirs, je ne suis pas jolie comparé à ma sœur. Elle qui va avoir vingt-deux ans on ne se ressemble pas. Je ressemble trait pour trait à papa.

Papa…. Il est parti quand j’avais onze ans, à la guerre. Je croyais encore à la magie de l’enfance. Je ne savais pas la réalité de ce monde :
Avoir un père, une mère, un proche et le perdre après quelque temps. Parfois tout de suite. Quand j’ai appris la nouvelle j’ai tiré un trait sur mon passé, mon innocence. Je suis devenue triste, maussade. Et si une fois je m’amuse, ce qui est rare dans ce château, la réalité reprend.

Mademoiselle Emilie, venez jouer votre nouvelle partition au piano.

Je sursaute. Je suis tirée de ma rêverie.

Mademoiselle Emilie, cela fait trois fois que je vous appelle, à quoi pensiez-vous ?

Demanda sèchement ma mère. pardonnez moi mère. Dis-je en baissant les yeux.

Bon, mais que se sois la dernière fois. Bertha dit-elle en s’adressant à la servante.

Oui, Madame Matthew. répond la servante.

Veuillez refaire du thé et apporter les biscuits au miel ordonne ma mère. Et

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