Lile
Article à la suite de l’intervention préparée pour les Journées du Programme Environnement Vie et Sociétés du CNRS
Lille, 12–14 novembre 2001, sur la thématique « Quelles natures voulons-nous ? »
PAR
Sylvie Faucheux et Martin O’Connor
Professeurs en sciences économiques, C3ED/EGER (UMR No.63, IRD/UVSQ)
Centre d’Economie et d’Ethique pour l’Environnement et le Développement
Adresse: C3ED, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
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Résumé
L’analyse économique offre un puissant principe heuristique pour organiser toute question d’arbitrage entre exploitations alternatives de ressources économiques et environnementales. Il s’agit de l’analyse, d’une part, en termes des activités faisables (définition de « l’espace des possibilités ») et, d’autre part, en termes des valeurs et des choix d’une société. L’objet de cet article est de présenter de manière synthétique cette perspective en application aux politiques du développement durable.
La première partie passe en revue les conceptions ‘forte’ et ‘faible’ de la soutenabilité en les considérant comme deux perspectives complémentaires (et parfois antagonistes) d’explorer l’espace de possibilités. La société opère son jugement sur les avenirs possibles et l’ensemble de jugements (plus ou moins conciliables) constituent la « demande sociale » en faveur ou non de la soutenabilité.
La seconde partie s’adresse à la question d’une spécificité française en ce qui concerne la « demande sociale » pour une gestion durable du capital naturel et des services écologiques. Nous rappelons tout d’abord le nécessaire fondement culturel et politique du développement durable comme projet de société et développons