liloatrice
1. L'état des anciennes colonies à l'aube de leur indépendance
Les colonies qui ont connu des guerres, civiles ou coloniales, sont dévastées ; c'est le cas, par exemple, de l'Algérie. Dans la plupart des pays, l'indépendance a été très mal préparée. Les nouveaux États manquent de cadres politiques ; parfois leurs dirigeants sont des guerriers plus que des gestionnaires. Les populations, laissées dans l'ignorance par les colonisateurs, n'ont pas été éduquées à la démocratie. L'économie, faite pour servir les intérêts de la métropole, doit être en grande partie restructurée. Les minorités privilégiées d'origine métropolitaine, qui tenaient les rênes de l'économie moderne, comme les pieds-noirs d'Algérie par exemple, se sont enfuies ou ont été contraintes à l'exil.
Pourtant un immense espoir règne : puisque la colonisation a entretenu l'injustice et la pauvreté, l'indépendance ne peut qu'amener la prospérité et l'équité. Dans les pays qui ont conquis leur liberté par le combat, les populations et surtout les nouveaux dirigeants, issus de guérillas, ne rêvent que de rompre tous les liens avec l'ancien colonisateur. À l'indépendance, ils optent souvent pour une certaine autarcie économique et pour le socialisme ; certains se rapprochent de l'URSS.
2. Des tentatives pour peser sur la scène politique internationale et acquérir les moyens du développement
Pour désigner les anciennes colonies, l'économiste et sociologue français Alfred Sauvy invente, en 1952, le terme de « tiers-monde » (tiers signifiant « troisième ») regroupant les pays qui ne sont ni des pays développés occidentaux, ni des pays communistes alignés sur l'URSS. Cette expression constitue une référence au tiers état français qui, s'étant uni, a fait la révolution de 1789. L'ONU devient leur tribune commune. Il y apparaît un « groupe afro-asiatique » qui défend plus particulièrement les intérêts