Lily Pierre Perret
Cette chanson très célèbre de Pierre Perret sorten 1977, alors que les "vingt piteuses" (les années noires de l’emploi), les deux décennies de crise économique et les trente glorieuses se succèdent. La désindustrialisation massive entraîne lelicenciement de nombreux ouvriers. Le chômage devient bientôt un phénomène de masse. Le chanteur nous livre ici une chronique du racisme ordinaire. Lily, originaire des Somalies, subit la bêtise desracistes ("quand on l'appelait Blache-Neige"), le rejet de sa "future ex" belle famille ("Mais la belle-famille lui dit nous / ne sommes pas racistes pour deux sous / mais on ne veut pas de ça chez nous").Loin de l'accueil attendu dans un pays qui se prétend celui des Droits de l'Homme ("Elle croyait qu'on était égaux Lily / au pays de Voltaire et d'Hugo Lily").
Lily, dépitée, tente sa chance auxEtats-Unis où elle est confrontée, là encore au racisme. En effet, l'auteur fait référence à la ségrégation qui continue de sévir dans le sud du pays ("au milieu de tous ces gugus / qui foutent le feu auxautobus / interdits aux gens de couleur".)
Ce texte apparaît comme une chanson. En effet, on trouve des strophes qui s’apparentent à des couplets. On ne peut pas dire qu’il y a des refrains au sensstrict mais l’anaphore du prénom Lily et la répétition du premier couplet peuvent en tenir lieu. Par ailleurs, il y a des décasyllabes (10 syllabes) et des octosyllabes (8 syllabes) qui ont le boncompte si on suit les règles du parler oral et non si l’on suit les règles de versifications classiques. Enfin, le rythme même de ce texte est musical, les sonorités le montrent également : il y a... [à