Linda
« La mort du roi Tsongor » est le second roman de Laurent Gaudé, écrit en 2002, un an après « Cris » et les cinq pièces de théâtre qui marquent le début de l’œuvre de cet auteur.
« Cris » était l’évocation de la guerre 1914-1918, une plongée brutale dans les tranchées, avec la peur, la folie, la mort, mais aussi une opposition entre le front et l’arrière, les deux univers ayant du mal à s’articuler et à se comprendre.
« La mort du roi Tsongor » reste dans l’univers de la guerre, mais différemment. Ici, personne ou presque n’échappe au conflit. Il y a plus ni avant, ni arrière mais un immense champ de bataille, un empire qui se déchire et qui ne sera peut-être bientôt plus que poussière.
Résumé
Quelque part, en Afrique peut-être mais ce pourrait être n’importe où, le roi Tsongor s’est bâti un empire, vaste et puissant. Un jour, face à un homme ou peut-être face au dégoût et à la lassitude, il a cessé ses conquêtes et s’est consacré à son peuple et à ses cinq enfants, quatre garçons et une fille : Samilia.
Samilia doit se marier avec le prince d’un royaume voisin. Tout ne doit être que magnificence, promesse d’un bonheur éclatant et ultime couronnement pour Tsongor. Mais, la veille des noces, un autre prétendant, jadis élevé au palais, se présente. Ce sera la guerre et le geste de Tsongor, qui se tue pour éviter le pire, reste vain. La guerre de Massaba aura lieu.
Le récit prend alors des accents homériques lorsqu’il relate les combats, avec des personnages hauts en couleurs à l’exemple de ces guerriers qui se travestissent pour combattre ou des amazones dirigées par la reine Mazébut.
Le clan Tsongor se divise. Le plus jeune, Souba, sur la demande que lui a faite son père avant de mourir, part dans tout le royaume pour offrir à son père une demeure d’éternité. Il a pour mission de construire sept tombeaux, sept lieux à l’image que ce que fut son père : une tâche rude où il épuisera de nombreuses années.