Lire pour vivre
L'écriture et la lecture ne font pas partie des qualités innées de l'être humain mais de ses qualités acquises. Elles se sont érigées au fil du temps, en corrélation avec les savoirs de l'Homme, mais aussi développées et répandues à un rythme bien particulier dans les différentes civilisations de l'Histoire. N'ayant cessé de se transformer et de prendre de l'ampleur dans le quotidien de particuliers, elles forment aujourd'hui la base de notre société, bâtissant son savoir et son développement. Pourtant, bien que ces deux disciplines élémentaires aient évolué en parallèle, nous pouvons aujourd'hui les distinguer de cette façon suivante : l'écriture est basée sur un fondement intérieur et un travail personnel, alors que la lecture puise au contraire ses ressources dans le travail d'autrui. La divergence de ces deux matières se remarque aussi par la réponse à la question de l'existence d'un But Véritable : l'écriture a pour but l'expression de ce que l'écrivain veut transmettre ou exprimer de soi, elle ne peut donc pas être remise en question (soulignons ici que nous parlons du fond, et non de la forme). Mais l'écriture, quant à elle, n'a pas de But Véritable, puisque chacun l'utilise comme de la façon qu'il juge la plus adéquate à ses besoins. G. Flaubert, par sa citation souhaite nous émettre l'idée que le But Véritable serait de lire pour vivre. Il donne en contre-exemple la lecture enfantine qui amuse, puisque l'enfant ne n'a pas assez de sens critique pour dérouler du texte le message ou la morale transcrite, ou la lecture ambitieuse qui reste hermétique à son utilisateur puisqu'il ne dirige pas sa réflexion au cœur des concepts. G. Flaubert intime que le lecteur adopte un style de lecture non pas hermétique ou sans réflexion, mais un style réfléchi, réactif et vivant, qui apporte des éléments en plus à la