Lire sur la plage

365 mots 2 pages
Pas si facile, de lire sur la plage. Allongé sur le dos, c'est presque impossible. Le soleil eblouit, il faut tenir à bout de bras le livre au-dessus du visage. C'est bon quelques minutes, et puis on se retourne. Sur le coté, appuyé sur un coude, la main posée contre la tempe, l'autre main tenant le livre ouvert et tournant les pages, c'est assez inconfortable aussi. Alors on fini sur le ventre, les deux bras repliés devant soi. Au ras du sol, il y a toujours un peu de vent. Les petits cristaux micacés s'insinuent dans la relire. Sur le papier grisatre et leger des livres de poche, les grains de sable s'amassent, perdent leur éclat, se font oublier - c'est juste un poid supplémentaire qu'on disperce négligemment au bout de quelques pages. Mais sur le papier lourd, grenu et blanc des editions d'origine, le sable s'insinue. Il se diffuse sur les aspérités crémeuses, et brille çà et là. C'est une ponctuation suppplémentaire, un autre espace ouvert.
Le sujet du livre compte aussi. On tire de belles satisfactions à jouer sur le contraste. Lire un passage du Journalde Léautaud où il vilipente ( dénoncer comme meprisable) précisement les corps amassés sur les plages de bretagne. Lire A l'ombre des jeunes filles en fleur et renouer avec un monde balnéaire de canotiers, d'ombrelles, et de saluts distillés à l' ancienne. Plonger sous le soleil dans le malheur pluvieux d'Oliver Twist. Chevaucher à la d'Artagan dans l'immobilité pesante de juillet.
Mais travailler "dans la couleur" est bon aussi : étirer à l'infini Le desertde Le Clézio dans son propre desert ; et dans les pages alors le sable dispersé prend des secrets de Touareg, des ombres lentes et bleues.
A lire trop lontemps les bras étalés devant soi, le menton s'enfonce, la bouche boit la plage, alor on se redresse, bras croisés contre la poitrine, une seul main glissé à l'intervalles pour tourner les pages et les marquer. C'est une position adolescente, pourquoi? Elle tire la lecture vers une ampleur un rien

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