Lire sur la plage
Le sujet du livre compte aussi. On tire de belles satisfactions à jouer sur le contraste. Lire un passage du Journalde Léautaud où il vilipente ( dénoncer comme meprisable) précisement les corps amassés sur les plages de bretagne. Lire A l'ombre des jeunes filles en fleur et renouer avec un monde balnéaire de canotiers, d'ombrelles, et de saluts distillés à l' ancienne. Plonger sous le soleil dans le malheur pluvieux d'Oliver Twist. Chevaucher à la d'Artagan dans l'immobilité pesante de juillet.
Mais travailler "dans la couleur" est bon aussi : étirer à l'infini Le desertde Le Clézio dans son propre desert ; et dans les pages alors le sable dispersé prend des secrets de Touareg, des ombres lentes et bleues.
A lire trop lontemps les bras étalés devant soi, le menton s'enfonce, la bouche boit la plage, alor on se redresse, bras croisés contre la poitrine, une seul main glissé à l'intervalles pour tourner les pages et les marquer. C'est une position adolescente, pourquoi? Elle tire la lecture vers une ampleur un rien