Litteraire
Les années passant, je devenais plus méfiante à l’égard de mes amourettes délirantes. Je rêvais toujours certes, mais j’arrivais assez aisément à mettre en balance le pour et le contre. Et au final, le contre l’emportait toujours. Alors je me laissais aller à des aventures éphémères qui me faisaient vibrer sans trop y croire. Le pessimisme ambiant me gagnait peu à peu et mes pieds ne décollaient que rarement de terre. Ma vie ne se résume heureusement pas qu’à cela. Et je poursuivais mon petit bonhomme entre mes amis et mes études.
Un vendredi soir de janvier, alors qu’un air glacial enveloppait la capitale, je me dirigeais d’un pas rapide vers le nouvel appartement d’Antoine, qui comptait fêter dignement son installation dans le quartier latin. La soirée battait son plein quand je fis mon entrée. Spectaculaire en quelque sorte puisque à peine entrée dans le salon, je me prenais les pieds dans les fils de la sono créant malgré moi un blanc pesant pour accompagner ma chute. C’est alors qu’à travers les rires goguenards de l’assemblée, je vis une main amicale se tendre vers moi. « Rien de casser ? » me demanda le propriétaire de la main. Il était souriant – très – peu être que malgré lui, il n’arrivait pas