L’écriture de Voltaire a souvent été l’expression de son ironie et des méfaits des théories providentialistes en vogue au XVIIIe siècle, tel qu’on peut le voir dans : Lettres philosophiques, ouvrage polémique publié en 1734, Le Mondain ou l'Apologie du luxe publié en 1736, Essai sur les mœurs et l'esprit des nations de 1756 et même Candide ou l'Optimisme publié en 1759 qui fera l’objet de notre étude. Dans ce petit roman fantaisiste et conte philosophique, l’auteur narre en trente chapitres l’histoire du jeune Candide depuis son départ précipité du château du baron de Thunder-ten-tronckh, petit paradis terrestre où il laisse sa bien-aimée Cunégonde, jusqu’aux retrouvailles finales, qui s’avéreront d’ailleurs décevantes, le jeune Candide fera l’apprentissage de la vie et de ses dures réalités. Confronté à l’esclavage, à la guerre des Abares et des Bulgares, au tremblement de terre de Lisbonne, etc., Candide perd peu à peu son innocence et prend conscience de l’écart entre la philosophie bêtement optimiste que lui a enseignée son précepteur Pangloss et la réalité faite de bruit et de fureur. Voltaire, dans cet œuvre aborde plusieurs thèmes parmi lesquels : l’amour, l’argent ou les biens matériels et l’optimisme. Il sera question dans notre travail grâce aux approches thématique et psychanalytique de montrer comment ces thèmes sont construits.
Considéré comme monnaie d’échange qui permet de payer ou de rémunérer un service, la notion d’argent ou celui des biens matériels tient une place importante dans l’œuvre en étude. Ainsi on retrouve sa présence dans tout le conte, dés les premières lignes, jusqu’à la fin du texte. Indirectement dès les premières lignes : « …ornée d’une tapisserie, château… » Explicitement : chapitre 2 : Candide « n’ayant point d’argent… », Chapitre 30 : « La petite terre rapporta beaucoup… » L’Eldorado est un endroit à part: la pauvreté (manque d’argent) n’existe pas : « vous n’avez sans doute pas la monnaie du pays mais il n’est pas