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2/ Les oppositions entre quatrains et tercets : dans la syntaxe (opposition « Tant que »/ « Quand » : durée, espoir/ brutalité, désespoir, …ampleur ds les quatrains des subordonnées/ brièveté et rapidité de l’enchaînement ds les tercets, « ma voix cassée, ma main impuissante ») dans le lexique (champ lexical de l’amour et de l’expression amoureuse ds les quatrains/ champ lexical de la perte et de la mort ds les tercets)
Ce sonnet est donc structuré très rigoureusement en 2 phrases qui mettent en évidence la nécessité vitale de l’amour.
II/ Un poème d’amour :
1/ Enonciation typique de la poésie amoureuse : adresse à l’être aimé (3 occurrences de la 2ème personne), paré de toutes les qualités, celles-ci demeurant très vagues (toi, tes grâces). Dans la tradition du blason, la femme aimée est idéalisée à travers un éloge ambigü de sa beauté corporelle. Le blason se concentre sur des parties du corps (les cheveux, la peau, les mains etc.) pour en détailler les beautés, ce qui participe en fait d’un processus de réification de la femme (objet offert à la contemplation et à la virtuosité stylistique du poète). Or, dans le poème de Labbé, contrairement à ce qui se passe dans le blason, le corps de l’être aimé n’est nullement évoqué, et le « tu » n’est même pas réifié : tous ses attributs concrets ont disparu, il est simplement évacué, réduit au seul pronom. Au contraire on remarque la prédominance du moi lyrique à travers le corps (yeux, mains), l’esprit, et la parole poétique