Logement neuf
Tous les pays de l’Europe des Quinze disposent aujourd’hui d’un nombre de logements relativement important, leur permettant de n’héberger, en moyenne, que deux à trois personnes sous un même toit. Leur effort de construction est cependant très inégal. En 1999, l’Irlande a construit plus de 12 logements pour 1 000 habitants, la France plus de 5 et la Suède moins de 2. Le dynamisme de la construction semble aller de pair avec le rattrapage économique des pays les moins avancés, notamment ceux du Sud. La proportion de ménages propriétaires de leur résidence principale est aussi fortement dispersée : elle varie de 30 % à 80 %. Avec 55 % de propriétaires en 1999, la France occupe une position médiane. Historiquement, l’habitat était plutôt locatif dans les pays industrialisés d’Europe du Nord, alors que la propriété a toujours occupé une place importante en Europe du Sud. Elle a presque partout pris le pas sur la location. C’est au Royaume-Uni que sa progression a été la plus spectaculaire dans les années 80. Dans le même temps, la construction de logements sociaux a reculé dans tous les pays de l’Union. Selon les pays, les ménages consacrent 15 % à 30 % de leurs dépenses de consommation finale aux dépenses courantes de logement (loyers, énergie et charges), et l’investissement en logement représente une part à peu près équivalente de l’investissement total, un peu moins dispersée cependant (20 % à 25 %). Tous les États participent au financement de ces dépenses soit à travers des aides directes à l’investissement, soit en aidant personnellement les occupants qui perçoivent des « allocations logement ». Partout ces « aides à la personne » l’emportent désormais sur les « aides à la pierre ».
* Claudie Louvot-Runavot est rédactrice en chef du rapport sur les comptes de la nation. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE