Lokis de Mérimée
Tom XLI, zeszyt 5 − 1993
TERESA BABIŃSKA
Lublin
DE LOKIS DE MÉRIMÉE
Les nouvelles de Prosper Mérimée (1803-1870) restent sans doute la partie la plus remarquable et la plus réussie de son oeuvre; on peut même parler d’une prédilection de l’écrivain pour la nouvelle: c’est «dans le genre de la nouvelle» que les récits de ce conteur «atteignent la perfection»1.
Dans le présent travail, on se donne pour tâche d’examiner un des derniers contes de Mérimée: Lokis (1869)2, qui appartient …afficher plus de contenu…
L’image, strictement circonscrite, n’est efficace que grâce aux limites fictionnelles qui définissent son champ d’action. L’objet fantastique est borné à l’existence de l’écran, du texte, de la scène, de la représentation25. Certes, la manière dont procède Todorov contribue à une étude plus profonde du texte et en conséquence à une meilleure compréhension. Cepen- dant, il n’est pas possible d’isoler entièrement la structure du texte et de la traiter comme si elle avait une existence autonome. «Une structure n’est pas une simple forme d’expression, elle est elle-même expression. Expression d’un
23 I d e m. Lokis p. 786.
24 T o d o r o v. Introduction à la littérature fantastique p. 96.
25 Ch. G r i v e l. Fantastique − Fiction. Paris 1992 p. 102.99DE LOKIS DE …afficher plus de contenu…
La sobriété, voire la sécheresse, qui marque tous les contes de
Mérimée va de pair avec le fantastique. Le conteur utilise, d’après Jean
Fabre, «les moyens phoniques de la poésie tout en laissant beaucoup à faire à l’efficacité réaliste». C’est ce qu’on pourrait appeler une écriture
«maigre»27.
Pour Mérimée l’écriture fantastique est une sorte de jeu intellectuel; conscient de son art, il sait très bien mettre en place des mécanismes rhétoriques. Cependant rien de ce qu’il écrit ne reste vide d’émotions, comme un simple exercice de style.
C’est à Jean Freustié qu’on donnera la parole pour conclure cette étude:
L’écriture [de Lokis − T. B.] est brève, élégante, précise. [...] Comme presque toujours dans Mérimée, une sorte d’ironie non exprimée enveloppe le