En quoi les trois grands monologues de Lorenzo font-il évoluer l'action?

L’acte IV de Lorenzaccio développe trois grands monologues de Lorenzo aux scenes 3, 5 et 9, dans la journée fatale du crime. Ces trois monologues abondants tirent leur vraisemblance de ce que le lecteur sait de Lorenzo depuis l’acte III, en presence de Philippe Strozzi, lorsqu’il évoque “l’énigme de sa vie”. De ce fait, cest trois longues tirades se justifient au sein de la pièce de par le besoin de Lorenzo de légitimer le meurtre à venir.
Qu’apportent les trois grands monologues de Lorenzo à l’action?
Dans un premier temps nous étudierons les monologues en eux-mêmes par rapport au personage éponyme de Lorenzo puis, la manière dont ces derniers abordent l’assassinat du Duc.

Le premier monologue, à l’acte IV scène 3, est une grande interrogation sur les raisons du meurtre du Duc de Florence. Le héros médite d’abord sur lui-même sucitant des souvenirs de sa jeunesse angélique, tout en y évoquant l’acte sordide auquel il se prépare. Ce véritable conflit de conscience montre au lecteur que cet assassinat ne sera pas perpétré par haine vis à vis d’Alexandre, n’ayant jamais été offensé, ni maltraité par le Duc bien au contraire. En effet, Lorenzo se sent investi d’une mission théologique, s’imaginant ainsi être un instrument de Dieu “Suis-je le bras de Dieu?”. Son introspection, que l’on peut qualifier de contradictoire, tend donc à démontrer au lecteur que Lorenzaccio tente de se persuader que son crime est légitime, en s’interrogeant sur cette rage et cet instinct meurtrier qui le possèdent.
Dans le second monologue, à l’acte IV scène 5, Lorenzo semble, après coup, épouvanté d’avoir simulé des encouragements à sa tante pour une aventure avec le Duc. Il exprime ainsi un certain dégoût pour lui-même , s’interrogeant sur sa propre nature. Ce monologue a donc pour intérêt de mettre le lecteur face au déchirement profond de Lorenzo qui interprète ce jeu d’entremetteur de débauche