Lorenzaccio
Pourquoi ce titre alors ? on apprend à la fin du roman que la genèse de ce roman fût longue, de 1945 à 1959 : Raymond Queneau modifia alors deux chapitres du manuscrit en supprimant les deux transports en métro de ses personnages, tant celui-ci avait changé. Les deux fragments initiaux sont ajoutés à la suite de cette édition : « Zazie vraiment dans le métro ».
Raymond Queneau avait aussi un grand projet : inquiet du danger à laisser la langue parlée s’éloigner de la langue littéraire, il jeta les base du néo-français, à l’orthographe plus ou moins phonétique, et au vocabulaire typique du langage parlé. C’est amusant, car notre époque a plutôt vu la bataille inverse, celle de la défense du français littéraire contre celui des sms… Raymond Queneau reconnaîtra l’échec de ce projet à la fin de sa vie, admettant par exemple que la télévision n’avait pas eu l’impact négatif qu’il craignait. … il n’a peut-être pas vécu assez longtemps !
Toujours est-il qu’il s’en donne à cœur joie dans ce roman à l’histoire surréaliste et aux dialogues savoureux. Exemple, et je n’ai pas fait de fautes de frappe :
- Tonton, qu’elle crie, on prend le métro ?
- Non.
- Comment ça, non ?
Elle s’est arrêtée. Gabriel stope également, se retourne, pose la valoche et se met à espliquer.
- Bin oui : y a grève. Le métro, ce moyen de transport éminemment parisien, s’est endormi sous terre, car les employés aux pinces perforantes ont cessé tout travail.
- Ah les salauds, s’écrie Zazie, ah les vaches. Me faire ça à moi.
- Y a pas qu’à toi qu’ils font ça, dit Gabriel parfaitement objectif.
- Jm’en fous. N’empêche que c’est à moi que ça arrive, moi qu’étais si heureuse, si contente et tout de m’aller voiturer dans