Louis aragont
Un fait nouveau : Berlin annonce que les gouvernements du Reich et de l’URSS, après avoir conclu un accord commercial, vont de façon incessante signer un pacte de non-agression. M. von Ribbentrop part pour Moscou.
Ce fait, se produisant à un moment d’extrême tension en Europe est avant tout un gain pour la paix. L’agresseur professionnel, le fascisme est contraint de traiter et avec qui ? Avec la puissance même de laquelle il s’est en toute occasion déclaré l’irréductible ennemi : M.Hitler peut désormais se donner comme le paladin de l’antibolchevisme, et comment va-t-il aux yeux de ses alliés internationaux (et je veux dire alliés avoués et non avoués) justifier son régime et sa politique.
L’Urss, le pays dont la diplomatie n’a cessé de réclamer le désarmement tant qu’il était possible, qui a donné au monde la politique de sécurité collective, marque une fois de plus, et avec éclat sa volonté de paix avec tous. Le pacte de non-agression avec l’Allemangne, imposé à Hitler qui n’avait pas d’autre possibilité de capituler ainsi ou de faire la guerre, c’est le triomphe de cette volonté de paix soviétique.
Ce triomphe de la politique stalinienne est en même tps le double écrasement de la croisade antisoviétique et anticommuniste entreprise à grand fracas de Berlin, Rome et Tokyo, et soutenue de façon plus hypocrite à Paris, à Londres et ailleurs par les alliés munichois de M.Hitler… LA grande colère des munichois, ce matin, s’explique par-là, ainsi que leurs insultes à L’URSS…
Berlin a dû reconnaitre que Moscou ne menace pas, n’as jamais menacé la culture européenne ? Et ce n’est pas là un succès pour le fascisme, de même que l’lorsqu’un agresseur professionnel signe un pacte de non-agression, c’est pour lui que c’est gênant, et non pas pour ceux qui condamnent, ont toujours condamné, et condamneront toujours l’agression…
Et c’est ce pacte de non-agression, une leçon aussi pour quelques autres personnes,