Louis de jaucourt
L'un des collaborateurs de Diderot les plus abondants, et les plus fidèles, tout dévoué à l'œuvre de l'Encyclopédie, Louis de Jaucourt est issu d'une famille de noblesse ancienne — « d'épée et de nouveaux convertis » — dont les racines sont en Champagne et en Bourgogne. Le chevalier a étudié, dans les pays protestants, la philosophie et la théologie à Genève, les mathématiques à Cambridge, où il vécut trois ans, et la médecine sous Boerhaave à Leyde, où il fut reçu docteur en 1730, le même jour que son condisciple et ami Tronchin. Jaucourt parle cinq ou six langues étrangères, est versé dans les littératures anciennes et modernes, a parcouru le cercle presque entier des connaissances humaines : histoire et politique, philosophie et théologie, physique et mathématique, chimie, pathologie, botanique, belles-lettres, beaux-arts. Il écrit en Hollande une vie de Leibniz, publiée en 1734 dans l'édition de la Théodicée du philosophe. Trévoux, notamment, en loue l'exactitude et l'impartialité, en même temps qu'il estime l'étendue des connaissances nécessaires à l'exposé de l'œuvre. Jaucourt participe à la rédaction de la Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savants de 1728 à 1740. Il est l'un des éditeurs du Museum Sebaenum (description du cabinet d'Albert Seba) de 1734 à 1765. L'édition de la vie de Leibniz, augmentée en 1747 puis en 1760, lui vaudra d'être reçu par l'Académie de Berlin. Après son retour en France, en 1738, il sera également reçu par les académies de Bordeaux et de Stockholm, et par la Royal Society de Londres. Un dictionnaire, en préparation, son Lexicon medicum universale en six volumes, sombre lors d'un naufrage, alors qu'aucune copie n'en avait été faite. Mais la grande affaire est l'Encyclopédie. Diderot entre pour la première fois en relation avec le chevalier de Jaucourt par lettre du 20 septembre 1751, après la parution du premier tome de l'Encyclopédie au mois de juin de cette