Louis-ferdinand céline – voyage au bout de la nuit – la guerre (p13 – 14) – 1932
C’est après avoir exposé à Arthur Ganate sa vision du monde (il nie le patriotisme, l’identité nationale et toute forme d’idéalisme) qu’il s’engage subitement dans l’armée, fasciné par l’allure du colonel. Dans la guerre des tranchées, il va découvrir l’Homme dans toute sa vérité (expérience fondamentale mais surtout fondatrice de sa vie)
Problématique: Quelle est la vision de la guerre donnée par Céline?
I- Épopée inversée
Une épopée classique c’est un combat surhumain avec des combattants d’exceptions divisés en deux camps : les bons et les méchants : (Manichéisme : les forces du bien s’oppose à des forces maléfiques). Le dépassement de soi est très présent et l’héroïsme est valorisé
A) L’absurde de la guerre
Un point de vue interne de la guerre vécue comme une absurdité. Longues phrases nominales l. 15 à 23 : Enumération hétéroclite (très différentes tant sur le plan grammatical qu’au niveau du sens).
Effets sonores :
Antithèse : avec/sans casques l.15
Sons en « en » : « hurlant » et « sifflant » l.16, « creusant », « se défilant », « caracolant » l.17 … Le tout donne des actions rapides. On est en présence d’une gradation rythmique (amplification au niveau syllabique).
On à l’impression que la guerre ne se terminera jamais : « cette imbécillité infernale pouvait continuer indéfiniment » l.8 Effet de masse : Les hommes sont innombrables « deux millions de fous » l.13 et s’entretuent sans logique : « meurtre en commun » l.32. Contrairement à l’épopée classique, ici, on ne distingue plus les armées (l.5) → Le côté « perte de raison » illustre l’absurdité illogique. En effet, les belligérants sont comparés à des chiens enragés l.20-21. Les hommes accomplissent des actions totalement irrationnelles : « l’imbécillité infernale » l.8. Ce meurtre généralisé est tout sauf rationnel. A partir de la ligne 33 on retrouve le côté psychanalytique (Céline a lu Freud) : Une force mystérieuse pousse les Hommes à agir d’une