Louis xiv
4. UNE COÛTEUSE POLITIQUE DE PRESTIGE À l’extérieur, pourtant, la France semble retrouver un prestige qu’ont terni, sous le précédent règne, les défaites successives contre l’Angleterre, en Inde et au Canada, entérinées par la conclusion du traité de Paris (1763). La lutte des treize colonies d’Amérique contre la puissance britannique, passionnément embrassée par de jeunes aristocrates comme La Fayette et Rochambeau, reçoit le soutien officiel de la France par le traité d’amitié et d’alliance signé le 6 février 1778 entre le roi et Benjamin Franklin. Sur mer, où ils s’emparent des îles à sucre anglaises, mais aussi sur terre, les Français apportent une aide réelle aux forces de George Washington, et jouent un rôle important dans leur victoire (voir guerre de l’Indépendance américaine). Cette politique de prestige est également poursuivie en Inde, où Suffren inflige plusieurs défaites navales aux Anglais, mais aussi en Europe, où Vergennes s’emploie à poser la France en recours des petites puissances contre les grands États. Cependant, la France a dépensé plus d’un milliard de livres dans le seul conflit américain et les dépenses militaires grèvent un budget qui ne vit plus que d’expédients. La gestion prudente de Joly de Fleury, auquel succède Lefèvre d’Ormesson, est impuissante à rétablir un équilibre qui aurait exigé des mesures énergiques. La nomination de Calonne, ancien intendant de Lille, au contrôle général (1783) est d’abord bien accueillie, mais le nouveau responsable des finances publiques, trop courtisan pour être radical,