Louise Labe Sonnet Huit
Sonnet
huit(VIII)
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie. Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie. Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine. Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur. Louise Labé (15241566)
Le plan:
❖Informations générales sur l'auteur
❖Manifestations physiques:
Construction
énigmatique du sens : des sensations aux sentiments. L’inscription de la douleur d’amour dans le temps.
❖La « folie » d’amour : confusion et perte du contrôle de soi:
La fusion des contraires
L’impossible maîtrise de soi
❖La conclusion
Louise Labé née en
1524
à
Lyon
, décédée le
25 avril
1566
à
ParcieuxenDombes
où elle fut enterrée, est une poétesse française surnommée « La
Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la
Renaissance
.
Son nom de naissance est
Louise Charly.
La ville de Lyon est alors d’une part un grand centre économique
(les grandes banques et marchands italiens s’y établissent et les foires se développent, des corporations d’artisans se forment) et d’autre part un important foyer culturel (très proche de l’Italie, elle bénéficie du rayonnement et de l’influence artistique de ce pays, possède des imprimeurs dynamiques de plus en plus nombreux : imprimerie inventée en 1450). Sur le modèle de la Renaissance italienne, la