Louise labé, sonnets, 1555 « je vis, je meurs »
« Je vis, je meurs »
Introduction
Louise Labé, surnommée « la Belle Cordière », est un grand écrivain lyonnais du XVIème siècle. Fille d’un riche cordier, elle bénéficie d’une éducation moderne, influencée par la culture italienne. Elle sait donc entre autre le latin, l’italien, la musique et est maître d’arme. Cette femme atypique crée un des premiers salons littéraires, fréquenté par Maurice Sève et Pelletier du Mans. Ainsi, elle est l’une des premières à revendiquer le droit des femmes à la création littéraire et elle apporte son point de vue sur l’amour à travers son œuvre. Assez mince, celle-ci se compose essentiellement de sonnets.
Dans « je vis, je meurs », elle célèbre l’amour tout en transcrivant le trouble douloureux de la passion. Nous allons donc étudier comment ce texte permet à Louise Labé de faire partager au lecteur ses sentiments et leur complexité.
I / - La progression du sonnet
1)Une étape propre aux deux quatrains : la description de son sentiment
_ « joie » « malheur » « peine » « j’ai grands ennuis » « je ris »
= champ lexical des sentiments
=>expression de ses sentiments, nous parle d’elle librement, Description des sentiments = violence de l’amour _ « je vis, je meurs : je me brûle et me noie. »v1
= une antithèse dans chaque hémistiche (oppositions fortes)
_ « chaud extrême /froidure »v.2 ; « trop molle/trop dure »v.3 ; « grands ennuis/joie »v.4 ; « ris/larmoie »v.5 ; « plaisir/tourment »v.6 ; « s’en va/il dure » v.7 ; « je sèche/je verdoie »v.8
=une antithèse par vers
=>intense, sans recul, incertitude de l’auteur
_ « vis » « ris » « grief » « jamais » etc.
= mots courts (peu de syllabes) + vers qui sont des décasyllabes
=>rythme saccadé, traduit son bouleversement.
2)Une étape propre aux deux tercets : l’analyse de la cause
_ « Ainsi » v.9
=connecteur logique
=>début du vers 9, cela correspond à la constitution générale du sonnet, avec la transition qui se fait au