Luttes féministes : prostitution
I/ La question de l’éthique : la prostitution, une forme d’esclavagisme ?
L’objectif principal mis en avant par les défenseurs d’une prostitution réglementée est de permettre aux prostituées de travailler dans de meilleures conditions sanitaires, économiques et sociales.
Peut-on assimiler les prostituées à des esclaves ?
Pour répondre à cette question, nous nous sommes appuyés sur un article de Marcela Iacub paru dans le journal Le monde. Elle aborde la question du consentement et reconnait volontiers la prostitution comme une activité où la notion de consentement est poussée à son paroxysme, en effet, tous les critères d’une relation consentie sont présents, et bien plus encore puisque lors d’une relation tarifée, tout est fixé au préalable, du lieu aux pratiques souhaitées. On a donc là une relation pleinement consentie. L’auteur insiste en outre sur l’amalgame établi par les détenteurs d’un discours qui critiquerait la prostitution comme un acte non consenti, à savoir la confusion entre les prostituées «autonomes» et celles contraintes et forces par leur proxénète (soumises par la drogue le plus souvent), ce sont ces dernières qui peuvent être véritablement assimilées à des esclaves.
La différence se situerait donc au niveau de la contrainte, condamnant la prostitution dans ce cadre de soumission (économique), mais où se trouve exactement la frontière entre contrainte et consentement ?
Selon Iacub, la prostitution n’est pas différente d’un simple service, la seule raison pour laquelle elle serait condamnable moralement tiendrait au caractère «sacré» de l’acte sexuel,