Luttes sociales sous l'ancien régime
FRÉQUENCE DES CONFLITS CORPORATIFS
Au contraire de ce que la lecture des manuels d’histoire et les affirmations intéressées des admirateurs du « bon vieux temps » peuvent laisser croire, les conflits corporatifs ont existé ,partout où le travail, sous uune forme quelconque, fut exploité (1), Les jacqueries des campagnes étaient-elles autre chose que des rrévoltes de paysans exploités contre leur exploiteur féodal ? Et parmi les compagnons des corporations, plus tard parmi les ouvriers des manufactures, les mouvements de revendication, les « trics », furent innombrables (2).A toutes les époques, les coalitions d’ouvriers furent sévèrement réprimées. Les Coutumes de Beauvaisis de Ph. de Beaumanoir (1280), considéraient déjà les coalitions comme un délit. On punissait d’amende et de prison ceux qui y recouraient : « Et tenir en longe prison et drestroite, et quand ils ont eu longue peine de prison, on pot lever de cascunne personne soixante sous d’amende. » Une ordonnance du bailly de Rouen, en 1285, interdisait aux ouvriers de s’assembler, comme ils avaient coutume de lefaire 50 ans auparavant, sur 1a place Damiette, parce que ses assemblées prenaient le caractère de coalitions.En 1729, les tisserands de Douai se mutinèrent et mirent à mort quelques échevins. Le comte de Flandre vint rétablir l’ordre et plusieurs mutins furent pendus. En 1280, les ouvriers d’Ypres s’insurgèrent contre une augmentation de la journée de travail et tuèrent le maire. La même année, les drapiers de Provins prirent les armes pour la même raison et massacrèrent aussi leur bourgmestre.Du XIV° au XVI° siècle, les conflits furent nombreux. On note des émeutes ou grèves provoquées par la question des salaires ou des