Lorsque l’on parle d’idéologie ou de concept, il est toujours important de les contextualiser pour aboutir à une définition cohérente, au sein de l’époque à laquelle on tente de les définir. Afin de mieux comprendre la définition que l’on lui donne de nos jours, il est nécessaire de retracer l’histoire du concept en question. De façon progressive, au fil du temps qui passe, le concept affine sa définition. Comme une norme, il est en perpétuelle et infinie redéfinition.

Le concept de médiation n’a pas toujours été proche de la définition moderne que l’on connait. En ancien français, il était proche du mot « division ». Ce n’est qu’au XVIème siècle que le concept de médiation prend sa définition moderne : on parle d’« entremise destinée à concilier ». L’histoire du concept de médiation est directement liée à l’évolution de la société. En effet, cette dernière, en constante mutation, a fait émerger la nécessité de politiques d’interventions sociales. A partir des années 1960, des courants de pensée revendiquent une idéologie de lutte contre les discriminations et une discrimination positive basée sur les particularismes (F.DUBET). Toute une réflexion se met en place autour de la reconnaissance de la différence de l’autre. C’est dans ce cadre que la médiation construit son éthique : celle qui consiste à se mettre à la place de l’autre. L’éthique de la médiation se pense dans le cadre de projets politiques qui reconnaissent les particularismes, le droit à la différence, l’impossibilité d’anticiper tous les cas de figure. La prise en compte des particularismes permet de mieux juger des situations, des droits d’expression et de la reconnaissance des minorités. Quoi qu’il en soit, le concept de médiation va toujours rester empeigné de cette idéologie humaniste, sociale et politique au cours de son évolution. Même si à partir des années 80, nous allons constater que la médiation semble d’avantage répondre à une solution d’urgence. En effet,