Méssianisme
Dans nos sociétés modernes, on constate un phénomène de transformation du rapport de l’Homme à la nature : l’Homme étant devenu le possesseur de la nature, notamment par le développement de la technique. Ce dernier a permis à l’Homme de comprendre les lois et les règles de la nature, d’en expliquer avec précision chaque phénomène. L’Homme a abandonné petit à petit les symboles qu’il pouvait déchiffrer dans la nature au profit de l’établissement d’un système régit par des lois scientifiques, mathématiques, physiques et biologiques. De moins en moins de place est laissée au spirituel et au magique, dans un monde où tout ce qui n’est pas prouvé par des faits est laissé de côté. Les gens font désormais confiance aux sciences dites dures, basées sur des faits précis, pour expliquer les différents phénomènes de la société, alors que tout ce qui n’est pas prouvé, et tout ce qui n’est pas considéré comme utile est écarté.
Max Weber s’est intéressé plus en détail à cette question. Pour lui, dans nos sociétés modernes, ce sont ce qu’il appelle les «actions rationnelles en finalité » qui sont les types d’actions sociales dominantes, c’est-à-dire que nous nous fixons un but, et étudions les coûts et les avantages des différentes actions possibles pour y parvenir. L’individu rationnel choisira la solution optimale pour atteindre son but, qu’il soit économique, politique ou social. Weber parle alors de «désenchantement du monde », c’est-à-dire que les explications mystiques, religieuses, cèdent le pas aux explications scientifiques. Cela se retrouve notamment dans l’exemple du capitalisme : exemple de rationalisation dans le domaine économique, puisqu’il est caractérisé par l’existence d’entreprises dont le but est de maximiser leur profit en utilisant au mieux les facteurs de production. Il développe également l’exemple de la bureaucratie, qui concrétise ce qu’il appelle la « domination légale - rationnelle » :