Nous évoluons dans une société où le travail tient une place importante. Dans l'ouvrage de Bruno Flacher, Travail et intégration sociale, il est dit que « l'identité professionnelle concourt à l'identité sociale. L'intégration par le travail est modelée par la façon dont est établie l'appartenance professionnelle et sont reconnus métier et qualification professionnelle. » Autrement dit, notre acceptation dans la société dépend, en partie, de nos aptitudes professionnelles, de la nature et du genre de notre métier : est-il légitime aux yeux des individus de notre société ? Exercer un métier aux marges ou hors des conventions a-t-il des effets négatifs sur l'opinion qu'à, de nous, la société dans laquelle nous évoluons ?

Avant tout, il nous faut définir la notion de métiers « de femmes » et de métiers « d'hommes ». Si l'on se réfère à l'opinion publique, un métier dit de femmes est aujourd'hui associé au domaine social, qui demande un bon sens relationnel, une grande qualité d'écoute et de compréhension. Nous pouvons également ajouter que pour beaucoup d'individus, un métier « de femmes » est avant tout un métier au contact des enfants, faisant appel à l'instinct maternel et à une douceur qu'on pourrait leur penser réservée. Selon Michelle Perrot, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris VII, « les ''métiers de femmes'', ceux dont on dit qu'ils sont ''bien pour une femme'', obéissent à un certain nombre de critères, qui dessinent autant de limites. Réputés peu accaparants, ils doivent permettre à une femme de mener à bien sa double tâche, professionnelle (mineure) et domestique (primordiale). […] Ces métiers s'inscrivent dans le prolongement des fonctions ''naturelles'', maternelles et ménagères. » Quant aux métiers dit d'homme, l'opinion publique les inscrit dans un contexte de force ou cite des métiers de l'extérieur. Ce sont également des métiers qui font appel aux sciences et qui nécessitent un esprit rationnel. On attribue aux hommes des