Mélancolie
La mélancolie est d'abord vu comme un trouble des humeurs au sens grec l'acception, elle est étudiée par les médecins Hippocrate le premier ou le plus connu, elle correspond à ce qu'on appelle aujourd'hui en psychiatrie l'état dépressif, c'est à dire un sentiment d'incapacité, une absence de goût de vivre pouvant, dans les cas les plus graves, conduire au suicide. Dans un deuxième temps, au fur et à mesure que la médecine se sépare de la philosophie, le terme est aussi repris dans celle-ci et elle caractérise alors un être-là existentiel qu'on retrouve chez des écrivains, poètes et intellectuels.
Johann Heinrich Füssli
Ezzelin Bracciaferro, songeur, devant Méduna qu’il a tuée pour son infidélité lorsqu’il était absent en Terre sainte
Vers 1780
Huile sur toile
50,8 x 61 cm
Sir John Soane’s Museum, Londres
L’âge des Lumières crée dans un premier temps un nouvel ordre en classant la mélancolie dans le domaine de la déraison et de la folie. Si Descartes, dans ses Méditations métaphysiques, parlait de ces « insensés, de qui le cerveau est tellement troublé et offusqué par les noires vapeurs de la bile qu’ils assurent constamment qu’ils sont des rois lorsqu’ils sont très pauvres», cette bile noire de la folie devient avec Diderot une faiblesse intellectuelle et physique : « C’est le sentiment habituel de notre imperfection. Elle est le plus souvent l’effet de la faiblesse de l’âme et des organes : elle l’est aussi des idées d’une certaine perfection, qu’on ne trouve ni en soi, ni dans les autres, ni dans les objets de ses plaisirs, ni dans la nature»
Francisco de Goya y Lucientes
Portrait de Don Gaspar Melchor de Jovellanos
1798
Huile sur toile
205 x 133 cm
Museo del Prado, Madrid
Pour le savoir désormais laïque, la mélancolie est une maladie de l’esprit et trouve sa place dans une nosologie ; en tant que telle, elle est