Mémoires de robert guillemard
Alors que le souvenir des évènements qui ont confronté la France, l'Espagne et l'Angleterre en 1805 est encore vif dans les esprits, paraît en 1826 un ouvrage intitulé Mémoires de Robert Guillemard, sergent en retraite; suivis de documens[1] historiques, la plupart inédits, de 1805 à 1823. Cette publication est accueillie avec un vif intérêt non seulement par le public français -dont la curiosité est enflammée par ce témoignage semblant lever le voile sur la mort des deux grands hommes de Trafalgar, Nelson et Villenneuve- mais également à l'étranger où il est bientôt traduit; en Angleterre en 1826, aux Etats-Unis la même année, puis une traduction Allemande parait en 1827 pour laquelle Goethe écrit un avant-propos. L'œuvre est également abondamment commentée dans la presse. L'auteur relate ses expériences militaires depuis 1805 jusqu'en 1823, cependant nous ne nous pencherons dans cette étude que sur les trois premiers chapitres, c'est a dire, ceux qui concernent plus particulièrement la bataille de Trafalgar et ses conséquences:
Chapitre I : 1805. Motifs de ces Mémoires - Ma famille – Départ pour l'armée. (Page 1 à 26)
Chapitre II : 1805. Combat de Trafalgar – Mort de Nelson. (Page 27 à 44)
Chapitre III : 1806. Départ pour l'Angleterre – Retour en France – Mort de Villeneuve – Entrevue avec Napoléon. (Page 45 à 66)
Si leur accueil est initialement très chaleureux, les Mémoires ne tardent pourtant pas à éveiller des doutes et provoquer des critiques. La Revue Encyclopédique publie le mois même de leur parution un résumé de l'œuvre suivi de la critique suivante:
“Si le sergent Guillemard est un personnage réel, le récit de sa vie acquiert une certaine importance par le jour qu'il jette sur beaucoup d'évenemens contemporains; si, au contraire, ce personnage est supposé, tout en condamnant l'emploi d'une fiction qui peut égarer le public dans la recherche de plusieurs vérité historiques, nous conviendrons que ces mémoires se font lire