Ma bohème
« Ma Bohème » est un sonnet qui évoque les errances de Rimbaud, en 1870, sur les routes des Ardennes et en Belgique. Son titre comme son contenu en font un poème du vagabondage. Mais il contient aussi plusieurs allusions à la poésie, puisque le narrateur s'y présente comme un poète. Les deux thèmes sont étroitement liés. La poésie et le vagabondage offrent au jeune Rimbaud la possibilité de s'évader d'une réalité trop contraignante et d'un univers trop conformiste.
1- L'évocation du vagabondage
1) Le titre
Le titre est évocateur d'une errance sans but, de voyage sans itinéraire précis, selon le hasard et la fantaisie. Il évoque le vagabondage d'un marginal, mais aussi le mode de vie des bohémiens, c’est à dire le nomadisme.
2) Le champ lexical du vagabondage, du déplacement vagabondage
• Relevé du champ lexical:
Noms Verbes bohème m'en allais ; j'allais course auberge bord des routes
• Les deux occurrences du verbe « aller » mettent en valeur le déplacement lui-même, l'errance puisque le verbe est employé sans complément de lieu indiquant la destination du poète. L'emploi de l'imparfait d'habitude souligne que le narrateur raconte plusieurs de ces errances, marquées par les mêmes éléments. Il évoque le souvenir d'une période de son existence (cf. emploi du passé composé « j'ai rêvées », qui montre que cette époque est révolue.)
• Les lieux évoqués sont vagues: l'auberge, le bord des routes. Ce sont des images traditionnellement liées au voyage. Elles insistent sur le caractère itinérant du voyage. Le vers 9 suggère l'idée de fatigue, le vers 14 souligne l'usure des chaussures: ce voyageur est un marcheur.
3) Le récit d'un vagabondage heureux
• Plusieurs expressions révèlent que le vagabondage du narrateur est une expérience agréable
« Oh là ! là ... rêvées » ; « Petit-Poucet rêveur » ; « doux frou-frou » ; « bons soirs de septembre » « comme un vin



de vigueur ».
Le narrateur se présente comme un vagabond démuni, sans