Madame bovary
Mlle Rouault, élevée au couvent, chez les Ursulines, avait reçu, comme on dit, une belle éducation et qu'elle savait en conséquence, la danse, la géographie, le dessin, faire de la tapisserie et jouer du piano. C'est ce qu'Héloïse apprend lorsqu'elle cherche des renseignements sur Emma. Elle avait cette réputation dans tout le village et ses alentours. Une éducation inadaptée, source de toutes les désillusions. Le séjour au couvent des Ursulines de Rouen est déterminant pour Emma. C'est là que son imagination s'enflamme à la lecture des livres, à la contemplation des images de keepsakes*, et dans la participation aux offices religieux. Mais elle ne retient de ces expériences que ce qui flatte sa nature, sans aucun esprit critique, sans acquérir le sens d'aucune discipline. La discipline, du reste, est "quelque chose d'antipathique à sa constitution". De tempérament plus sentimental qu'artiste elle n'aime la littérature que pour ses « excitations passionnelles » et l'église que pour « ses fleurs ». Emma avait connu dans ce couvent une jeune lingère qui l'empoisonnera avec une idéologie décadente*, à travers des romans interdits.
Le cas de Charles :
L'éducation négligée d'un petit paysan. Comme pour Emma, Flaubert s'étend assez longuement aux premiers chapitres sur l'éducation de Charles. Tiraillé entre des parents désunis, son instruction a été fort négligée. Entre ses courses vagabondes dans la campagne, qu'on devine heureusement, et les leçons dérisoires de son curé, son intelligence s'est moins développée que son corps. Le collégien gauche, mais appliqué et tranquille, qui manque totalement de la fantaisie de ses camarades, n'est guère brillant. L'étudiant en médecine dépassé par ses études, sans curiosité, sans énergie et qui ne connaît de la ville que les cabarets, ne le sera guère plus. De tempérament modéré, on sent bien qu'il ne fait qu'obéir aux désirs de sa mère, qui a de l'ambition pour