Madame bovary, l'enfermement
Nous étudierons tout d’abord comment l’auteur enferme son héroïne narrativement, puis en quoi la figure du cercle …afficher plus de contenu…
A travers le personnage d’Emma,
Flaubert dénonce ainsi la condition de la femme bourgeoise, toujours dépendante, emprisonnée tant physiquement que moralement. Pour appuyer cette claustration dans le foyer marital et les normes bourgeoises, Flaubert va se servir de nombreux symboles. Sur le plan spatial, le jardin de la maison est entouré de hauts murs et se termine par une haie d’épines.
Au centre, la statue d’un curé en plâtre veille au respect de la norme morale.
L’auteur utilise également des objets métaphoriques, comme le “manteau à petit collet” et la “bride” qui attendent Emma derrière la porte de la maison conjugale. Le mot “collet”, par polysémie, renvoie au piège que l’on tend aux animaux, et …afficher plus de contenu…
En effet, si l’on résume le roman, on s’aperçoit qu’il se réduit au même schéma répété quatre fois : Emma rencontre un homme, bâtit de grandes illusions sur cette rencontre, et se retrouve flouée. C’est d’abord son mariage décevant avec Charles, ensuite son flirt inabouti avec Léon. Puis vient la rencontre de Rodolphe, qui se solde par un abandon. Enfin, on trouve l’adultère d’Emma avec
Léon, qui ne résiste pas aux dettes de l’héroïne. Le lecteur se retrouve donc pris dans un cercle narratif, miroir de l’évasion ratée.
Par toutes ces stratégies, le romancier construit et suggère un enfermement fort autour de son héroïne.
On peut donc donner raison à Hervé Rollet, Madame Bovary est bien “un roman de l’enfermement”. L’héroïne