Madeleine
Tous les matins du monde , roman de Pascal Quignard , écrit en vue d’une adaptation cinématographique par Alain Corneau qui désirait faire un film sur la musique baroque , met en scène la rencontre entre Monsieur de sainte Colombe , violiste du XVIIème siècle ,et Marin Marais, musicien de cour. Un personnage féminin, sa fille aînée Madeleine, joue cependant un rôle important de médiatrice dans cette relation Maître –élève. Nous verrons que dès l’enfance se dessine un personnage fragile de victime, que sa vie se déroule sous le signe du sacrifice en particulier dans sa relation à Marin Marais qui la conduit au suicide et qu’elle est sacrifiée, certes d’abord par son amant mais aussi par Toinette, par la société de son époque et l’auteur.
1-Un personnage de victime –
Dès l’enfance : Madeleine se caractérise par sa passivité : le ch 2 évoque la punition paternelle , l’enfermement et l’oubli dans la cave : « Madeleine ne se plaignait jamais. » ; opposée à Toinette qui « se rebellait , réclamait contre son père , criait après lui. » ;sa fragilité métaphore du « vaisseau qui chavire et coule , inopinément » ; son mutisme et sa tendance à l’autodestruction « elle ne mangeait plus et se retirait dans le silence » ;passage du chapitre 2 qui annonce les Chapitres 23 et 25 . La scène du film montre Toinette qui déchaîne sa rage sur la Guignotte venue les délivrer alors que Madeleine pleure en silence .On pense aux pleurs que la douleur arrache à Madeleine quand Marin Marais est chassé au chapitre 13.Elle est, selon son père « la plus sage » alors qu’elle est sans défense contrairement à sa sœur. Elle semble, dès l’enfance vouée à la souffrance.
2- Un personnage qui vit sa vie sur le mode du sacrifice-
Elle sacrifie la relation privilégiée à son père au profit de Marin Marais.
Relation privilégiée très visible dans le film : scène de la leçon ; docilité de l’élève, satisfaction du maître sensible dans le regard et un léger sourire ; scène du duo lors du