Magnard
Dessein de quitter une dame…
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Objectifs
– Aborder le poète que salueront les classiques – Étudier l’expression poétique du sentiment amoureux
Repères Depuis le xvie siècle, la poésie amoureuse est dominée par le courant inspiré de Pétrarque, parfois rehaussé d’une veine néo-platonicienne : l’idéalisation de la femme, objet inaccessible d’un désir éperdu, fait de la passion amoureuse une épreuve bouleversante mais douloureuse, souvent vouée à l’échec. Ce courant trouve un nouvel élan à la fin du siècle, auprès de Desportes, d’Aubigné, de Sponde, mais il a suscité très vite, dès 1553 pour du Bellay, un contre-courant qui a pris au début du siècle la forme de poésies gaillardes ou burlesques qui désacralisaient sans façon la femme et l’amour. Si la poésie amoureuse de Malherbe recourt parfois à quelque formules pétrarquistes, on y entend souvent, selon les mots de Jean-Pierre Chauveau, « une rudesse bravache et virile », « protestation bourrue contre le féminisme de la tradition poétique ». Mais ce qui importe dans ces poèmes, n’est-ce pas la densité des formules et des rythmes qui faisaient dire à Baudelaire : « Je connais un poète, d’une nature toujours orageuse et vibrante, qu’un vers de Malherbe, symétrique et carré de mélodie, jette dans de longues extases. » Réponses aux questions
Observation 1. La question invite à un exercice de reformulation qui permettra de vérifier la compréhension du texte. Elle permet aussi de souligner l’unité de chaque strophe : unité syntaxique, unité thématique. a. Si vous ne vous décidez pas à m’aimer, je me déciderai à ne plus vous aimer. b. Il ne suffit pas d’avoir de beaux yeux, il faut aimer. c. Vous trouvez toujours des prétextes pour vous esquiver. d. Vous trahissez votre promesse. e. Si je renonce à vous, ce sera votre faute. 2. Malherbe compare les incessants revirements de la belle d’abord au flux et au reflux de l’océan puis au manège de Pénélope pour écarter les prétendants. La première