Magritte: le sac à malice
Le sac à malice, gouache de René Magritte – 1959
Magritte est le peintre de la métaphysique et du surréel qui traite des évidences avec parfois un humour corrosif et s’installe entre les choses et leur représentation, les images et les mots. Au lieu d’inventer des techniques, il préfère aller au fond des choses, user de la peinture qui devient l’instrument d’une connaissance inséparable du mystère. Ceci fera dire à son ami Louis Scutenaire en 1947 « Magritte est un grand peintre, Magritte n'est pas un peintre ».
Dessinateur, graveur, sculpteur, photographe, cinéaste… et peintre belge, Magritte est considéré comme l'une des personnalités distinctes du mouvement surréaliste. Les artistes appartenant au mouvement vont explorer de nouvelles techniques de création qui laissent le champ libre à l'inconscient et forcent la désinhibition des conditionnements, comme l’écriture automatique, les récits dictés pendant le sommeil forcé, les cadavres exquis, la sollicitation du hasard objectif. René Magritte figure importante du mouvement parisien fut mis à l’écart par André Breton et rejoignit le surréalisme belge qui prenait ses distances avec l’écriture automatique et l’engagement politique parisien. Parmi ses membres on retrouve l’écrivain E.L.T Mesens, ami de René Magritte, les poètes Paul Nougé, Paul Colinet, Louis Scutenaire et Marcel Mariën.
« Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées », déclare Magritte lors de la conférence « La ligne de vie » donnée le 2 novembre 1938 à Anvers.
Avoir cette maxime à l’esprit, sans s’arrêter au mode de représentation académique, voire scolaire de cette peinture facilite sa compréhension. Magritte souhaitait se libérer de tout ce qui était conventionnel. « L’art de la peinture ne peut vraiment se borner qu’à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde »