Mahy
Libellés : Ce texte du Pr HUBERT MONO NDJANA est à lire et à relire, mais surtout avec un oeil et un esprit philosophiques.
Regard sur la philosophie africaine contemporaine
Voici enfin un parfait condensé de la philosophie africaine, d’hier et d’aujourd’hui, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du continent. L’Afrique n’a peut-être pas encore produit un Jean-Paul Sartre ou un Martin Heidegger, chez qui culmine une majestueuse spéculation de type ontologique, après les Parménide et les Aristote.
Mais, en commençant la présentation de la philosophie africaine par la pensée de l’Egypte pharaonique, ce petit traité, quoi que sans vouloir le démontrer, laisse clairement voir que l’ontologie des modernes (L’être et le Néant, Sein und Zeit…) n’aurait pas existé sans cette réflexion primordiale naguère développée à travers les papyrus égyptiens. Après un siècle de controverses tous azimuts, on doit peut-être sonner aujourd’hui la forclusion du débat déjà fatigant sur l’existence, ou non, de la philosophie africaine, débat qu’avait suscité l’essai mobilisateur de Placide Tempels : La Philosophie Bantoue (Présence africaine, Paris, 1949). Le processus de contestation ou de défense de cet ouvrage, dans lesquels se sont engouffrés les épigones et leurs contraires, peut se comprendre aujourd’hui comme un processus d’autoconstitution d’une philosophie en train de se faire. Ainsi, la ruse de la raison aura placé Tempels à l’origine de l’histoire de la philosophie africaine contemporaine. L’abondante bibliographie à ce sujet en est un manifeste éloquent qu’il faudra essayer de parcourir pour réaliser une présentation panoramique, suffisamment représentative quoi que non exhaustive.
Il faudra jeter un regard rétrospectif sur la philosophie africaine. Quelle est l’épaisseur de notre passé philosophique ? Quelle en est la consistance, quelle en est l’étendue ? Quoique suffisamment ardue comme tâche, l’auteur essaiera de poser également