Mai 68
Les étudiants se déplacèrent alors à la Sorbonne, en organisant un meeting de protestation, le 3 mai. Le rectorat exigea l’évacuation de la fac. Les étudiants refusèrent. Commencèrent alors les combats de rue contre la police quand celle-ci chargea les occupants. Du 6 au 10 mai, se succédèrent manifestations et affrontements avec les CRS. Le 10 mai, ce fut la "nuit des barricades".
Sous les pavés, la grève
Ces combats, relayés par la radio, frappèrent "l’opinion publique", déjà favorable aux étudiants. Il était évident que le gouvernement courait au désastre.
Ce que constata Pompidou, de retour d’un voyage officiel en Afghanistan. Le 11 mai il annonça que le gouvernement allait céder sur toutes les revendications principales et que la Sorbonne serait réouverte aux étudiants le lundi 13 mai. En laissant aux étudiants leur victoire, Pompidou espérait désamorcer la crise. Il n’en fut rien.
Le 13 mai entre 600.000 et 1 million de manifestants défilèrent dans une énorme manifestation de solidarité entre syndicats et étudiants. Partout dans le pays, des millions de travailleurs firent grève, suivant les mots d’ordres des centrales syndicales. Le mouvement, d’abord limité aux seuls étudiants, devint un mouvement de classe et un mouvement national.
Cela aurait pu être la fin de l’histoire. Les dirigeants syndicaux espéraient utiliser l’élan des étudiants pour renforcer leur campagne contre les ordonnances sur la Sécurité Sociale, mais sans chercher à se servir des moyens politiques d’occupation et de manifestation employés par les jeunes. Loin de là. C’est sous la forme d’une pétition que les syndicats lancèrent leur campagne, le 15 mai !
Pourtant, à Sud-Aviation (Nantes), où un conflit salarial qui devrait duré plusieurs mois, les travailleurs,