Mai 68
Les étudiants avaient de quoi se révolter : amphithéâtres archi-bondés, facultés vétustes et un nouveau système de diplômes qui allait créer des injustices flagrantes. La masse des jeunes était également opposée à la guerre du Vietnam et à la tentative de l’impérialisme nord-américain de rétablir son contrôle sur le Sud-Est asiatique. En France cette sympathie spontanée fut encore plus forte, en partie à cause des liens entre le PCF et le gouvernement nord-viêtnamien.
Il en allait de même pour les travailleurs. En 1967 et pendant les premiers mois de 1968, une série de grèves, d’occupations et de confrontations avec les forces de l’ordre" montra que la classe ouvrière devenait de plus en plus combative.
En février 1967, à l’usine Rhodiaceta de Besançon, 3200 travailleurs firent grève contre les menaces de chômage ; le mouvement s’étendit rapidement aux autres usines Rhodia, notamment à Lyon, et aux filiales Cellophane et Nordsyntex. La majorité des grévistes refusa un accord avec le patronat et maintint la grève. 300 gardes mobiles occupèrent alors l’usine.
A la rentrée de la même année, des grèves éclatèrent au Mans et à Mulhouse en protestation contre les ordonnances et le chômage. Au Mans les CRS encerclèrent la ville. A Mulhouse, la préfecture fut attaquée par les manifestants.
En janvier 1968 à Caen, les 4800 travailleurs de l’usine SAVIEM se mirent en grève pour une hausse de salaires, passant rapidement à l’occupation de l’usine. Armés de frondes et de matraques, les jeunes travailleurs (la moyenne d’âge était de 25 ans) participèrent à plusieurs