Mai apollinaire
Introduction
Dans ce poème du début du XXè siècle, « Mai », tiré d'Alcools, Apollinaire exprime ses sentiments amoureux à travers la nature, au printemps.
Ce poète évoque donc ici à travers des paysages de Rhénanie, qui lui sont connus et restés de son passage en Allemagne, un amour impossible. Tous ces souvenirs sont encore présents et douloureux pour lui.
Apollinaire peint cette période de sa vie, au mois de mai, animée par la vie, la joie et la nature, et bercée par le Rhin ayant ici une valeur plus que symbolique. Apollinaire transmet ses sentiments d’un amour impossible à travers la nature, aux images du passage et au temps.
I) Image de la temporalité : passage et permanence
Image du passage : l'image centrale est celle du fleuve, le Rhin, il empêche la rencontre amoureuse, mais offre aussi une grande variété de paysages. La deuxième image est liée au cycle des saisons, c'est-à-dire au temps. C'est celle des «cerisiers de mai » (v. 6) dont les pétales tombent et se flétrissent. Elle suggère une dégradation de la beauté et de la jeunesse, dont l'aboutissement est la mort. Ce thème est renforcé par l'allusion, dans la même strophe, à la mort de l'amour qui lui est étroitement associée: «celle que j'ai tant aimée», (v. 7).
Images de la permanence : Dans le premier, ce sont les «dames» (v. 2) sur la montagne, symboles de l'amour impossible. Dans le deuxième, ce sont les «vergers fleuris se figeant en arrière» (v. 5), images fixes «se figeant » souvenirs de la jeune fille naguère aimée et maintenant perdue. Dans le dernier apparaissent les «ruines » (v. 14), dont nous venons de voir la signification ambiguë : à la fois ce qui est détruit et ce qui résiste à la destruction - marques historiques d'un passé qui n'existe plus mais qui se perpétue dans le souvenir (comme l'histoire d'amour évoquée à la strophe 2). Enfin, l'image des plantes que «secoue» (v. 16) le vent du Rhin, plantes qui plient et ne rompent pas, suggère