Mal nommé les choses, c'est rajouter au malheur du monde
Il serait bien déplacé de vouloir remettre en cause cette phrase de ce journaliste dans l’âme qui face aux mensonges totalitaires et aux dérivés du langage fonda un journal ainsi qu’une charte de presse destinés à les combattre.
En revanche, est-il possible de savoir dans quelle mesure ce « mal » porte-il préjudice à la société moderne dans laquelle nous baignons tous les jours ?
Il est évident que cette problématique relève du langage et de son éthique. Quelle est la finalité du langage et comment avoir une communication propre et précise ? Ce sont les premières questions auxquelles nous allons répondre. Par la suite, on pourra s’attacher à estimer le mal qu’engendre le mensonge dans notre société.
Le langage a pour but de permettre une communication entre deux agents. Pour comprendre son fonctionnement, on peut se référer au schéma de Jakobson. Avant de voir quelles éléments de la communication sont touchés par ce maux, je crois qu’il faut procéder a une séparation. A mon avis, il existe deux sortes de mensonges. Il y a celui que nous provoquons volontairement. Il a pour but de tromper. Le second, qui se rapproche plus de la phrase de Camus, est le fait de « mal nommé les choses ». Dans ce cas, on ne se rend pas compte qu’on désinforme. Cela peut être dû au manque de savoir, de volonté ou encore à l’habitude d’exagérer les choses. Tous deux sont une déformation du langage.