Malavita
(B. Etcheparre, le 6 juillet 2010 – source : site Agoravox)
L’application du principe d’attrition permettrait de rééquilibrer le principe de précaution, dévoyé de ses objectifs premiers, en proposant un principe de liberté contrôlée et raisonnée. « L’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable. ». Tout le monde a entendu parler du principe de précaution au nom duquel décideurs et hommes politiques ont, ces dernières années, pris des décisions graves à la hâte, au motif qu’un danger extrême, mais supposé, allait peut-être causer des dommages irréversibles à la société. On a vu ainsi les grands de ce monde faire preuve d’une prudence exagérée en imposant des mesures, normes, ou lois internationales, solutions urgentes,… pour contrer des menaces potentielles1 qui se sont finalement révélées non fondées ou exagérées. Céder à la panique sous prétexte que le pire peut advenir est devenu un réflexe de plus en plus naturel... mais le pire n’est jamais sûr ! Quelques cas d’école illustrent parfaitement cette tendance inquiétante, pour ne pas dire cette dérive, qui consiste à entretenir dans la population un sentiment d’insécurité, voire d’anxiété ou de peur. Dans son article « La religion de la catastrophe », le biologiste et philosophe Henri Atlan reconnaît que « l’expertise scientifique en situation d’incertitude est difficile. Peu d’experts ont le courage d’annoncer qu’ils ne peuvent pas répondre à la demande même en probabilité. (…) Aujourd’hui, les experts préfèrent de loin être prophètes de malheur ; comme l’avait bien compris le prophète Jérémie, on risque moins à annoncer une catastrophe qu’une bonne chose car en cas d’erreur on