Malevitch
Ses œuvres abstraites incarnent l’idée d’un art à la limite du néant, d’un Rien pensé comme interface entre le visible et l’invisible (cf : Mallarmé).
En quête d’un être suprême, au delà du monde des objets, l’art de Malevitch purifie la peinture en écartant tout ce qui la détourne de son sens.
Alors que pr Mallarmé il n’y a pas de monde transcendant, pour Malevitch, on néantise le matériel pour arriver à une recherche spirituelle : c’est du Kandinsky poussé à l’extrême.
Pour qualifier ses œuvres abstraites, Malevitch invente le terme de suprématisme. A partir du latin supremus : qui est au dessus de tout à mettre en relation avec le courant philosophique du « supranaturalisme » visant à saisir l’essence invisible des choses.
Il réalisa sa première œuvre suprématiste le carré noir sur fond blanc pour les décors d’une pièce d’opéra dont le titre Victoire sur le soleil devint le symbole de la victoire de l’homme sur la nature grâce à sa supériorité obtenue par la machine effaçant et annulant le symbole le plus puissant de la vie et de cette nature qui soumet et écrase l’homme et sa spiritualité : le soleil.
Carré noir sur fond blanc carré blanc sur fond blanc.
Le carré était le forme préférée de Malevitch parce que c’est une forme scientifique, non naturelle, et c’est à partir de cette forme qu’on élabore les autres.
Dans une plaquette intitulée Du cubisme et du futurisme au suprématisme, un nouveau réalisme pictural.
L’artiste pose en principe la suprématie du sentiment pur qui trouve un équivalent dans la forme pure dégagée de toute signification symbolique ou rationnel. Le tableau ne comporte plus que des formes pures et des couleurs pures, il ne renvoie plus à aucune autre réalité que la sienne.
Il a repris le carré noir sur fond blanc et l’a exposé à l’exposition 0.10 en hauteur, dans le coin de la pièce. Ceci correspond au bon coin là où on