Malines de paul verlaine
Ce huitième poème de la section des « Ariettes oubliées » du recueil des « Romances sans paroles » de Paul Verlaine est composé comme une chanson et basé sur la ressemblance et la dissemblance entre les sons et les sens des mots pour décrire un paysage enneigé. Verlaine a toujours affirmé l'importance des sonorités dans la poésie, les titres du livre et de la section où se trouve ce poème en sont la preuve. Au-delà de ces préceptes exprimés dans son « Art poétique », « tout le reste est littérature ». Il faudrait déterminer ce qu'entend Verlaine par le « reste » qui passe après la musique. Nous allons d'abord présenter la structure du poème au service d'une description puis le détournement de ces mêmes outils pour mettre en péril l'équilibre du texte créé par Verlaine. Le paysage est de plus en plus indéterminable, car il n'est pas réaliste, il est habité par la subjectivité et l'émotion du narrateur, éprouvant un sentiment très mélancolique proche du spleen baudelairien, et cherchant la matière de la poésie dans un sentiment de vanité matérialisé par la plaine et ceux qui y vivent.
Tous les quatrains sauf le second et le quatrième (B) sont composés de rimes embrassées. Cette construction cyclique fait écho à la forme du poème qui se répète également. Le troisième quatrain, (C), est composé de deux vers cernés par des compléments circonstanciels (le premier de manière, le second de lieu), rimant en nuées/buées : la rime est riche et les mots sont pratiquement synonymes, le cercle est presque parfait.
En quoi ce texte se présente-t-il comme un paysage état d’âme à travers un tableau impressionniste ?
I] Tableau impressionniste
1) Un paysage
- champ lexical de l’hiver
- description d’une plaine enneigée
- comparaison entre « les chênes » et « nuées » -> insiste sur l’atmosphère sombre et opaque : atmosphère d’hiver.
- «