Management
Les grandes figures du management
De l’artisan à la manufacture
Pendant des siècles, les formes d’organisation du travail ont eu fort peu de points communs avec celles que nous connaissons depuis une centaine d’années. La fabrication et le commerce étaient des activités intégrées à la vie familiale de l’artisan ou du marchand. Ce n’est qu’à la fin du quinzième siècle que Luca Pacioli, le père de la comptabilité moderne, a conseillé au marchand de ne pas mélanger les comptes de son ménage avec ceux de son commerce ... Le « management » a connu ses premiers balbutiements au dix‐neuvième siècle, et s’est épanoui au vingtième. « Le vingtième siècle sera le siècle du management », écrivait Henry Mintzberg en 1989. C’est dans les années 1910 que paraissent les deux ouvrages fondateurs du management moderne : « Les principes du management scientifique », de Frederick Taylor, en 1911, et Administration industrielle et générale », d’Henri Fayol en 1916. Depuis, on compte une cinquantaine d’auteurs importants, mais le management au quotidien s’inspire encore largement des deux précurseurs. La question de l’organisation ne se posait guère avant la « manufacture », qui se généralise à partir du dix‐huitième siècle. On se souvient de la fabrique d’épingles d’Adam Smith, et des vertus supposées de la différenciation des tâches : « J'ai vu une petite manufacture qui n'employait que dix ouvriers. Quand ils se mettaient en train, ils venaient à bout de faire entre eux environ douze livres d'épingles par jour. Ainsi, ces dix ouvriers pouvaient faire entre eux plus de quarante‐ huit milliers d'épingles dans une journée ; donc, chaque ouvrier peut être considéré comme donnant dans sa journée quatre mille huit cents épingles. Mais s'ils avaient tous travaillé à part et indépendamment les uns des