Manuscrits de 1844 karl marx
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Dans ses Manuscrits de 1844, Karl Marx s’interroge notamment sur les notions de travail et d’identité. En effet, on est en droit de se demander dans quelle mesure le travail constitue l’élément principal de l’identité des personnes ? Comment pouvons-nous nous« affirmer » dans notre travail, dans notre « production » ?
Il est l’un des premiers à avoir répondu à cette question : Dans la société capitaliste, selon Marx, le travail a uniquement une valeur d’échange, c’est-à-dire que l’on produit une marchandise que l’on vend contre de l’argent, ainsi le travail n’a qu’une dimension économique et il n’est pas positivement humain, et on ne pourrait pas se définir en lui. Il cherche donc, en quelque sorte, une nouvelle façon de travailler, une façon dans laquelle le travail aurait plutôt une fonction anthropologique (et non plus économique), une fonction dans laquelle le travail révélerait quelque chose de l’homme. Le travail ne devrait pas être l’expression de l’animalité de l’homme comme le pense Aristote, mais il devrait plutôt permettre à l’homme ainsi qu’à la collectivité de s’affirmer, de s’épanouir. Il faut désormais libérer le travail, le retrouver dans sa pureté, tout simplement le désaliéner, revenir à la vérité du travail, premier besoin vital, activité la plus humaine qui nous fait hommes. L’essence de l’homme, générique et individuel, est le travail.
Dans le travail, l’homme réalise son individualité. En effet la vocation première de l’homme consiste en quelque sorte à détruire le naturel pour mettre de l’humain à la place, c'est-à-dire que le monde change de forme sous le travail humain. En ce sens on pourrait dire que le travail humanise le monde et la nature, que l’homme est producteur de monde en les réalisant.
Le fait est que par le