Marcel pagnol
Quand on suit la carrière de Marcel Pagnol, comme nous venons de le faire, en analysant ses œuvres les plus importantes de tous genres, il est évident que cet auteur mélange les éléments classiques et romantiques pour définir le monde dans lequel il vit. L'individu a le désir de s'affranchir du groupe qu'il n'avait pas à l'époque classique, mais à la différence du héros romantique, il a moins de valeur que le groupe. La communauté et sa survie sont valorisées plus que n'importe quel personnage individuel. Dans chaque étape de sa pensée, Pagnol considère les points de vue des individus qui se trouvent dans une position d'opposition au groupe, mais sa conclusion est toujours la même; pour que la collectivité continue à fleurir et à bien fonctionner, il faut que le désir de l'individu soit soumis au dialogue plus ou moins comique et parfois superficiel du groupe. Ce groupe est une société patriarcale et latine, provençale et méditerranéenne. La parole et les gens qui la manient bien sont les puissants du groupe. Celles et ceux qui sont étrangers, qui ne comprennent pas les règles de la société, ou qui n'ont pas accès à la parole sont exclus de cette collectivité. Ce dernier chapitre de ma thèse considère trois "romans" que Marcel Pagnol a écrits vers la soixantaine. Le premier livre s'appelle La Gloire de mon père (1957); le deuxième est Le Château de ma mère (1957), et le troisième volume de cette trilogie a pour titre Le Temps des secrets (1960). Comme cette trilogie parle de la jeunesse de Pagnol, biologiquement et chronologiquement, son contenu précède les autres œuvres pagnoliennes, mais c'est en racontant ses souvenirs d'enfance sous forme de roman, que Pagnol décrit tout son trajet d'auteur et le développement de sa vision du monde et de son style littéraire. Cette œuvre est donc une conclusion digne de la carrière littéraire de Marcel Pagnol. Sans les numéroter et sans les titrer, Pagnol divise ses