Une expérience de l’enseignement de l’amazighe (berbère) : Cas du Primaire au Maroc[1]

Hassane Bouzit
Centre de Formation des Professeurs de l’enseignement Primaires
Marrakech, Maroc

Dans notre pays, l’enseignement de l’amazighe, langue et culture, ne date pas d’aujourd’hui. Des expériences connues ont concerné beaucoup d’écoles coraniques où l’amazighe a été, en partie, une langue d’enseignement. Des institutions comme le collège d’Azrou sont aussi un bon exemple réussi. Plus récemment, des expériences associatives, comme celle de Tamaynout, et des expériences plus individuelles comme celle de A. Mountassir à Agadir ou celle de A. Boukous à la faculté des lettres de Rabat méritent d’être citées. Le cas de l’enseignement privé mené par A. Billouch au profit de jeunes élèves était un succès à une époque où on parlait peu de cet enseignement. Toutes ces expériences, et bien d’autres moins connues, certes non parfaites, ont permis de soulever, très tôt, des problématiques autour du statut de la langue amazighe, de sa graphie et des approches de son enseignement. Elles ont probablement collaboré dans la prise de conscience de la nécessité d’un cadre institutionnel officiel pour résoudre les différents problèmes que posent l’enseignement-apprentissage de l’amazighe, langue et culture.
Dans ce qui suivra, nous proposons d’aborder plus amplement l’expérience de l’enseignement primaire et ce qui lui est intimement lié, et ne citer les autres expériences qu’à titre de comparaison.

Textes réglementaires et pratique

1. Les préliminaires de l’intégration de l’enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif marocain

C’est aux débuts des années 1990 que les autorités officielles s’intéressent sérieusement à cet enseignement. Le 20 Aout 1994, le discours royal avait appelé à l’enseignement de la langue amazighe à l’école marocaine. Malheureusement, rien de concret n’a été fait par le ministère dans l’immédiat. Il a fallu attendre 1999,