Mariage de figaro acte iii scène 16
Introduction
L’intrigue secondaire construite à partir du personnage de Marceline se résout avec cocasserie dans cette scène. Parallèlement à la relation entre les maîtres et les serviteurs, la condition des femmes fait l’objet d’une violente critique dans la pièce de Beaumarchais. Marceline, qui apparaissait jusqu’ici comme un personnage négatif se révèle en fait une victime de la société.
I/ La critique idéologique
Elle débute avec la protestation de Marceline devant les accusations portées par Bartholo. En effet, celle-ci renverse le blâme prononcé contre elle en montrant qu’elle est une victime et pas une coupable : « Une jeunesse déplorable. / Oui, déplorable, et plus qu’on ne croit ! ». Marceline utilise une surenchère qui souligne la polysémie de « déplorable ». De plus, elle reprend l’adjectif déplorable au sens étymologique, c’est-à-dire qu’on peut déplorer pour des raisons qui sont extérieures à la personne et qui l’accablent. On remarque que la surenchère est soulignée par l’allitération en /p/ : » déplorable » ; « plus ». Le réquisitoire de Marceline est extrêmement organisé, loin de nier ses fautes, elle entérine la réalité. L’expression : « Je n’entends pas » manifeste sa volonté délibérée. Cette attitude d’honnêteté morale cautionne ses propos postérieurs : « J’étais née, moi, pour être sage, et je la suis devenue sitôt qu’on m’a permis d’user de ma raison. ». L’honnêteté dont elle fait preuve préjuge de sa valeur. A l’inverse, il n’y a aucune raison de contester ses propos postérieurs, d’autant plus que ceux-ci sont liés par l’allitération en /p/. En outre, son discours extrêmement organisé illustre l’usage de la raison dont elle se prévaut. La plaidoirie de Marceline va donc porter sur le poids de l’adversité que rencontrent les femmes dans leur existence.
1°) L’inexpérience
L’exposé de Marceline est extrêmement argumenté. On note l’accusation : « Mais dans l’âge des