Mariage de figaro acte iii scene 5
I / Le duel verbal
Tout d’abord, le comte aborde le thème du voyage : celui-ci propose à Figaro d‘aller à Londres, car il vient d’y être nommé ambassadeur d’Espagne. Il voudrait que Figaro devienne son porteur de dépêches là bas, ainsi Figaro serait absent, et laisserait Suzanne sous l’emprise du comte. Figaro semble d’abord accepter, ce qui laisse sous-entendre qu’il n’est pas au courant des projets du comte vis à vis de Suzanne.
Ensuite, le comte a recourt à la nostalgie. « Autrefois tu me disais tout », il cherche à l’apitoyer sur leur ancienne complicité et à lui faire dire ce qu’il veut entendre - en effet, dans le barbier de Séville, le comte et Figaro étaient complices en ce qui concernait la comtesse. Mais Figaro ne se laisse pas prendre au piège et retourne les répliques en utilisant les mêmes structures et les mêmes éléments, il répond au tac o tac (anaphore de « combien », reprise du verbe « donner », « autrefois tu me disais tout » réponse : « Et maintenant je ne vous cache rien ). D’ailleurs, Figaro fait preuve de répartie : ici se déroule un affrontement d’homme à homme et non de maître à valet, et cela grâce à la maîtrise du langage et à l’intelligence de Figaro. C’est un duel verbal car n’étant pas du même rang social, il ne peut y avoir de duel physique. Nous pouvons dire de Figaro que c’est un beau parleur, car il a réponse à tout. Il connaît les intentions du comte, et les motifs réels de l’invitation pour Londres. Figaro va déclencher le comique, volontairement, en retardant les conclusions d’Almaviva.