Marie Madeleine pénitente
Haute de 188 cm et réputée pour sa beauté, elle est représentée usée par les jeûnes et l’abstinence. De très longs cheveux ébouriffés et poisseux l’enveloppent presque entièrement rendant son corps quasi spectral. Sa frêle silhouette est représentée en pied, avec une légère inclinaison de la tête qui la rend troublante sous plusieurs points de vue. Le visage est décharné, les yeux sont enfoncés dans les orbites. La maigreur révèle les muscles et tendons à fleur de peau. La bouche est entrouverte et laisse entrevoir sa dentition. Les mains, pas complètement jointes, semblent exprimer l’étonnement ou un début de supplice.
L’œuvre est sculptée dans un bois de peuplier blanc rarement utilisé dans la sculpture de la Renaissance. Donatello le choisit car il traite un thème inhabituel où les contrastes et le schéma de la gravure s’adaptent bien au sujet dramatique et pathétique. Le peintre peint aussi la scupture et lui intègre la filasse dans les cheveux ainsi que du plâtre dans d’autres finitions.
Lors de sa restauration en 1972 ont été redécouverts des fils d’or dans ses cheveux, qui devaient rappeler vaguement la beauté originale du sujet, défiguré par l’ascèse et la vieillesse.
Donatello, observateur passionné de la nature, que son tempérament fougueux, sa manière « abrégée » opposent à ses brillants émules – à la technique serrée d'orfèvre de Ghiberti, à la grâce souple de Luca Della Robbia –, emprunte à l'Antiquité un répertoire neuf : éphèbes nus(David), bas-reliefs de putti bondissants, statues équestres de héros (Gattamelata de Padoue). Avec ses disciples, les tabernacles à frontons, les tombeaux « triomphants » sous une arcade, de plus en plus dépourvus de références chrétiennes, envahiront les églises florentines
Piero della Francesca, héritier de ce courant héroïque et monumental, apporte en